Il s'agit d'une petite grotte digne d'intérêt, à tel point que son accès a été aménagé de superbe façon. Elle est atteignable depuis Saint-Olivier, en passant par les pâturages puis la forêt (3/4 d'heure aller-retour). Un guide-main vous conduira en toute sécurité jusqu'à l'entrée de la grotte. Pensez à prendre une lampe de poche, de bons souliers et de vieux habits, l'entrée est étroite, mais pratiquable.
Malheureusement, il n'y a aucune fée cachée au fond de la grotte ! Par contre, si vous la traversez entièrement, vous découvivrez un superbe panorama sur les gorges de Noirvaux.
Ci-dessous, texte tiré du livre de E. Quartier-la-Tente : La Côte-aux-Fées / Esquisse (J.J.Kissling, libraire-éditeur)
La Grotte-aux-Fées est le site le plus connu sur cette partie du pays. Le narrateur Zschokke dans son histoire fantaisiste : le Fugitif du Jura, donne sur cette grotte et sur la vue dont on jouit de ce lieu, des descriptions absolument inexactes. Les deux héros de l'histoire, Florian et Hermione, sont représentés se promenant une lanterne à la main, sous les longues et grandes voûtes de la grotte. « Les rochers s'arrondissaient au-dessus de leurs têtes, et se perdaient à l'infini dans les ténèbres que dissipait à peine à quelques pas la faible clarté de la lanterne. De loin en loin, des rochers blanchis s'avançaient dans l'ombre comme des spectres menaçants, et l'on apercevait dans l'éloignement des images fantastiques, des colonnes et des arceaux chargés de stalactites. » Le touriste qui se rend à la Grotte-aux-Fées avec cette description dans l'esprit est singulièrement déçu et il trouve tout autre chose qu'un temple aux fées, ainsi que l'appelle Zschokke, car il ne s'agit que d'un couloir naturel dans la montagne.
Amiet raconte encore au sujet de cette grotte qu'elle possédait au temps du paganisme un renom universel. On y venait de tous les quartiers du monde, dit-il, à cause de Mercure qui y donnait des oracles par les fées qui faisaient leur demeure dans ce temple souterrain. Tout cela n'est que pure fantaisie. Il y a sans doute un grand intérêt à visiter cette petite grotte, mais il vaut mieux s'y rendre avec la pensée d'admirer un site sauvage que d'y trouver des choses bien remarquables. Osterwald est l'auteur qui en a fait la description la plus véridique.
L'entrée de la grotte donne sur la pente des rochers de Longeaigue et il est assez difficile de l'atteindre. L'ouverture est basse et l'on ne peut y passer sans se baisser, mais à deux ou trois pas la voûte s'élève et il est permis de se tenir debout. C'est une espèce de vestibule d'où le souterrain se partage en trois allées, dans lesquelles il n'y a pas d'autre chose intéressante que les stalactites et les stalagmites produits par la distillation des eaux. Dans un de ces couloirs se trouve un puits. La principale allée est fort basse et très étroite, on ne peut la suivre qu'en se traînant sur le ventre, elle conduit à un ouverture plus grande que celle de l'entrée. De là on découvre la pittoresque vallon de Longeaigue, traversé par la grande route de Sainte-Croix ; on distingue aussi une partie du territoire de Buttes. Cette caverne, on le voit, n'est que l'ouvrage de la nature et non pas un monument qui ait servi de temple au paganisme antique, comme quelques auteurs voudraient le faire croire.